Monsieur Le Président,
Alors que le nombre de loups est en hausse importante dans le département et que les attaques sur les troupeaux domestiques redoublent d’intensité au cœur de cet été (sur ovins, caprins et bovins), la pression sur les éleveurs locaux devient insoutenable.
Je me permets donc de vous faire part de l’extrême inquiétude de la Fédération Départementale des Chasseurs que je préside face au développement désormais incontrôlé de l’espèce et aux conséquences particulièrement dommageables qu’il fait peser sur nos activités rurales et nos territoires.
La survie de l’élevage, la pérennité de nos alpages, l’entretien de nos milieux montagnards, la défense de notre patrimoine faunistique et de notre biodiversité sont durablement en jeu et compromis si l’on ne fait rien.
Vous n’ignorez pas le combat que les instances cynégétiques départementales et nationales mènent depuis plusieurs années pour s’associer au suivi de l’espèce, pour proposer leur aide aux éleveurs, pour mettre en œuvre des mesures de suivi et d’intervention pragmatiques, à l’échelle des massifs, pour sauvegarder 60 années d’une gestion à l’origine d’une faune haut-savoyarde riche et diversifiée.
Chasseurs et agriculteurs se sont unis pour être entendus. En vain à ce jour.
Je fais appel à votre association, à votre représentativité et à tous nos maires ruraux afin qu’un véritable élan collectif se mobilise. Il est urgent d’interpeller nos décideurs sur la gravité de la situation.
Il y a moyen, et je veux le croire, de préserver tout à la fois la survie de cette espèce protégée, celle de nos activités économiques de montagne, de nos divers usages ancestraux et de l’équilibre agrosylvocynégétique.
La situation est aujourd’hui très inquiétante et nous ne pouvons continuer d’accepter l’attitude passive de notre administration au risque d’annihiler tant d’années d’efforts pour enrichir la biodiversité faunistique de nos sites montagnards exceptionnels.
Il est clair que si nous ne réagissons pas rapidement au travers d’un collectif rural fort représentant tous les acteurs et élus concernés, nous assisterons non seulement à une diminution de notre patrimoine faunistique mais aussi à des conséquences économiques importantes par la réduction du nombre d’estives et d’activités.
Je vous propose donc que nous nous rencontrions dans les meilleurs délais afin d’établir ensemble une vraie stratégie de défense du pastoralisme et de régulation de l’espèce.
Je compte sur votre appui, sur le soutien de tous les maires confrontés au quotidien à ces déséquilibres et vous remercie par avance de votre engagement fort.
Sensible à votre compréhension et à votre écoute, veuillez croire, Monsieur le Président, à l’assurance de mes sentiments distingués et les meilleurs.
Le Président,
André MUGNIER