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Une bécasse de noel singulière

14/01/2019
Bas Chablais
y

Le jeudi 20 décembre, le Dr Peyret profite de quelques heures de répit entre deux patients pour s’échapper de son cabinet médical. Il s’enfonce dans ses bois préférés du Bas Chablais derrière son fidèle Loupo, Grand Munsterlander, à la recherche des fameuses « bécasses de Noël » attendues par tout bécassier digne de ce nom. Loupo ignore cette tradition séculaire et explore les remises avec sa passion habituelle. Le bip est bien utile à partir d’un certain âge pour retrouver le chien d'arrêt, statufié dans la pose habituelle, les yeux exorbités, la truffe frémissante et les muscles tétanisés. Sur une ombre fuyante mais identifiée, le chasseur arrive à placer son tir entre les baliveaux… Elle accuse le coup et tombe au sol. Quelle surprise à la découverte de cette bécasse : son bec si caractéristique est comme atrophié, réduit à 4 cm tout au plus. L'oiseau est plutôt petit (290 grammes sur la balance). Il s’agit en fait d’une bécasse dite brévirostre (à bec court), dont la difformité se retrouve occasionnellement parmi les oiseaux prélevés à la chasse. C'est d’ailleurs la deuxième fois qu'un tel oiseau est tiré par le Dr Peyret sur cette commune du bas-Chablais.

Devant les questions posées par une telle anomalie naturelle, le Réseau Bécasse de l’ONCFS, en collaboration avec l'école vétérinaire de Nantes, a décidé de s'intéresser à ce phénomène qui demeure un mystère.  Le concours des bécassiers a été sollicité pour la collecte d'information sur ces bécasses particulières. Les investigations sur l'oiseau se font à différents niveaux (radiographie du squelette, recherche de toxiques, analyse isotopique (moléculaire) des plumes pour déterminer la provenance géographique…).  La Fédération des Chasseurs a relayé l’information auprès des bécassiers du département, par le biais des deux associations spécialisées (BDF et CNB). La Haute Savoie n’étant pas un gros département bécassier (environ 500 prélèvements/an), les chances d’obtenir un échantillon étaient bien maigres… C’était sans compter sur le fonctionnement efficace du réseau fédéral, qui a permis d’obtenir l’information en temps réel pour transmettre par colis express le spécimen auprès du responsable ONCFS à Nantes. Le service technique tient à remercier particulièrement les chasseurs du Bas Chablais qui ont permis de recueillir cette précieuse information.

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