Afin de pouvoir envisager la mise en œuvre d'une exploitation durable de la forêt, les acteurs de la sylviculture élaborent des schémas de dessertes forestières permettant l'accès d'engins forestiers ou de camions grumiers.
Ainsi un important projet de piste forestière (9 km) est prévu sur le versant ouest du massif du Semnoz. Il permettra à terme de mobiliser plusieurs centaines de mètres cubes de bois, dans des secteurs aujourd'hui sous exploités. Devant la pression touristique et urbaine que l'on connaît sur le bassin annécien, les chasseurs sont inquiets de la fréquentation qu'induira la création de cette piste et du dérangement engendré, notamment sur la faune sauvage.
Afin de faire mûrir les réflexions, le CRPF des Savoie (en charge de la mise en œuvre de cet ouvrage) a conduit une délégation (composée d'élus locaux, de l'ONF, de la DDT, du PNR du massif des Bauges, de trois chasseurs locaux et de la fédération des chasseurs), à la rencontre d'acteurs du massif voisin de la Chartreuse pour avoir leurs retours d'expériences, plusieurs années après la construction d'une piste forestière aux portes de l'agglomération grenobloise. Finalement, pour les chasseurs de la Chartreuse, il apparaît que la piste offre plusieurs avantages au regard de la pratique cynégétique. Elle permet d'accéder plus facilement à certains secteurs et ainsi d'homogénéiser la pression de chasse et elle facilite l'aménagement du territoire en permettant l'entretien d'anciennes prairies aux abords de cette desserte par exemple. Concernant le dérangement, ils concèdent que la fréquentation pédestre estivale et hivernale est "quasiment ingérable". En revanche, la mise en place (prévue par le législateur) de barrières et de panneaux réglementaires interdisant l'accès aux véhicules motorisés, sauf ayants droits, est efficace.
Une prochaine rencontre permettra d'avancer en concertation autour de ce projet de desserte forestière du Semnoz, fort de ce témoignage d'expérience.
